Photographe de formation, la pratique de Ronit Porat s’est orientée, ces dernières années, sur une recherche historique en lien avec l’Allemagne de l’entre-deux-guerres et notamment la république de Weimar à Berlin (1919- 1933). Son travail se concentre sur la collecte de documents (cartes postales, magazines, cartes, diapositives, etc.) qu’elle trouve dans diverses archives ou en ligne, le traitement et la juxtaposition d’images provenant de diverses sources pour créer des collages poétiques et des installations murales. Réfléchissant à l’héritage des photographies qu’elle utilise, Ronit Porat s’interroge sur le médium photographique et sur les diverses approches créatives qu’il offre encore à notre époque. L’entre deux guerre est aussi le moment de l’avènement du studio photographique et de la photographie publicitaire, où le corps humain prend une toute autre place dans la société. Cette période résonne avec son vécu personnel ainsi qu’avec l’histoire du kibboutz où elle est née.
Cette société allemande dans la tourmente se révèle avec les collages, entre rêves ou réalités, défiant la souveraineté interprétative des archives et des faits historiques. Ses collages regroupent des interventions mineures et des méthodes distinctes de découpage-collage. Elle se réfère aux traditions dadaïstes du collage. Elle met ainsi en lumière le rôle que joue la photographie dans la construction de la mémoire et du savoir personnels et collectifs.
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Photo de couverture : Body Clocks n°225, ©Baudoin Lebon
