1. Parce que c’est une foire engagée
« Nous avons fait réaliser un état des lieux chiffré du coût “écologique” de la foire par un cabinet d’experts afin de mettre en place des actions concrètes pour réduire notre consommation d’énergie et travailler au recyclage des matériaux utilisés sur la foire », explique Guillaume Piens, directeur d’Art Paris. Une première dans le monde des salons d’art. Un exemple : la consommation de kWh va être diminué de 62%. Cette démarche concerne tous les postes, du tissu des cloisons aux badges en passant par le site internet. Sans parler du fait que Art Paris est une foire réunissant 70 % d’exposants français, elle favorise donc naturellement le local et le circuit court.
2. Parce que c’est une foire qui se renouvelle
D’une édition à l’autre, le taux de renouvellement des galeries est un signe de bonne santé d’une foire. Art Paris coche cette case avec 30 % de nouveaux participants sur les 130 venus d’une vingtaine de pays, preuve qu’elle se réinvente. Si les Français et les Européens sont majoritaires, 2022 fait aussi une place de choix à l’Afrique avec des galeries venues du Maroc ou encore de Côte d’Ivoire, et de France dédiées à l’art africain, comme Magnin-A (Paris) qui présente notamment Joseph Obanubi et ses étonnants portraits ou autoportraits.
3. Parce qu’elle met le vivant à l’honneur
« Après avoir longtemps opté pour des thématiques géographiques, Art Paris se concentre depuis quelque temps sur des sujets transversaux faisant écho à des questions sociétales », explique Guillaume Piens, directeur de la foire. Ainsi la nature est à l’honneur en 2022. Avec d’un côté « Un regard sur la scène française » qui réunit 20 artistes sous l’intitulé « Histoires naturelles » sous la houlette de Alfred Pacquement ; de l’autre, Alice Audouin aborde le thème « Art & environnement » à travers une sélection de 17 artistes français et internationaux.
4. Pour ses solo shows
Dix-sept expositions monographiques proposent une rencontre en profondeur dans l’œuvre de dix-sept artistes. Parmi eux, Alina Frieske (Fabienne Levy) et ses images retouchées en post-productionet Alia Ali (193 Gallery), d’origine yéménite et bosniaque et vivant aux États-Unis depuis son enfance. Son multiculturalisme s’exprime dans son travail basé sur l’utilisation de textiles, le tissu étant dans bien des pays du monde le reflet des identités. Ses portraits, entre photo et sculpture, font disparaître la figure humaine, et ainsi l’individu, mais prônent une vision cosmopolite du monde. Ou encore.
5. Parce qu’on y voit le monde autrement
De nombreux artistes présentés invitent à la réflexion à travers des œuvres renouvelant l’approche documentaire, tel Douglas Mandry (Binome, Paris) qui pose la question de l’intervention et de l’influence de l’homme sur le paysage. Pour ce faire, il utilise du géotextile comme support d’impression, un tissu servant à recouvrir les glaciers pour ralentir la fonte des glaces. Il y imprime des images vernaculaires des années 1920 représentant des pionniers de l’alpinisme. La récupération est donc au cœur de son process artistique.
6. Parce que c’est une ode à la nature
D’autres artistes ont une approche émotionnelle de la nature. C’est le cas de Albarrán Cabrera (Esther Woerdehoff, Paris), un duo espagnol travaillant ensemble depuis 1996. Résultat d’une élaboration minutieuse et sophistiquée, leurs tirages sont réalisés avec des supports choisis avec soin (papiers japonais, plaque de verre, etc.) et font l’objet de traitements “maison” à base de pigments ou encore de feuilles d’or. Leur savoir-faire est mis au service de la nature qu’ils cherchent avant tout à magnifier. A découvrir aussi sur la foire : Capucine Vever (Eric Mouchet, Paris) ou Florian Ruiz (Sit Down, Paris).
7. Pour son approche diversifiée du médium
Attachée à présenter la photographie dans toute sa diversité, Art Paris offre un panorama des pratiques contemporaines, réunissant aussi bien de traditionnels tirages de natures mortes – Éric Poitevin (Dilecta, Paris) – que des pièces uniques, comme celles de la série « Jour le Jour » de Anaïs Boudot (Binome, Paris), des tirages argentiques sur verre réalisés d’après photographies faites au smartphone et intervention à la peinture.
8. Pour ses stars et ses découvertes
De Gregory Crewdson (Templon, Paris) à JR (Continua, Paris) en passant par Anne & Patrick Poirier (Mitterrand, Paris), Art Paris réunit des grands noms mais aussi des découvertes à travers le secteur « Promesses », dédié́ aux jeunes galeries et à la création émergente. Notre coup de cœur : le Guatémaltèque Andrés Asturias (Rebelde, Guatemala City) et sa série de fleurs.
9. Pour se faire surprendre
On connaît le travail photographique de Zanele Muholi (Galerie Carole Kvasnevski) (cf article Blind), Art Paris étant une foire généraliste, cette édition est l’occasion de découvrir ses peintures. Des œuvres très photographiques par leur cadrage et leur sujet, puisqu’il s’agit de portraits, il n’y a pas de hasard…
10. Parce qu’il y en a pour toutes les bourses
Connue pour être une foire conviviale et accueillante, Art Paris a aussi la réputation de proposer des œuvres à un large éventail de prix. Cela se vérifie cette année encore avec des pièces allant de moins de 5 000 euros à plus de 100 000 euros. Et parmi elles, à quelques centaines d’euros.
Art Paris, April 7-10 2022, Temporary Grand Palais, Paris.