Oleksandr Glyadyelov n’aime pas se considérer comme un photographe de guerre malgré le temps qu’il passe à la photographier. Né en Pologne, il vit à Kyiv avec sa famille depuis 1974. Pendant six ans (2014-2020), il a capturé le conflit qui s’abattait dans région du Donbass. La guerre n’avait pas la même forme que celle qui est en cours en 2021 dans toute l’Ukraine, elle n’était pas continue mais sporadique avec des moments de conflit et d’autres, de calme relatif.
Blessé lors du siège d’Ilovaïsk en 2014, Oleksandr Glyadyelov possède une immense banque d’images de ses années au Donbass. L’un de ses deux éditeurs, la curatrice et critique d’art Kateryna Filyuk, écrit dans l’introduction du livre en deux volumes War (2014-2022) : « Il (Oleksandr Glyadyelovp) donne à la guerre, abstraite, incommensurable, cruelle dans son indifférence aux destinées humaines, une autre dimension. Non, les horreurs ne disparaissent pas, mais à travers la vie quotidienne, les mimiques des militaires, les moments de repos ou de tension maximale gravés sur le film, quelque chose de si humain apparaît – vulnérabilité, courage, dignité et victoire. »
Face aux images prises en noir et blanc des soldats qui font la guerre présentées dans War (2014-2022), d’autres capturées plus récemment lors des premières semaines de l’invasion russe en Ukraine. Poursuivant le travail qu’il a commencé dans le Donbass, Oleksandr Glyadyelov braque cette fois-ci son objectif sur les destructions et les civils qui tentent d’échapper aux désastres de la guerre. D’une guerre à l’autre, ce sont toujours les mêmes images de souffrance, de ruine et de douleur que l’on retrouve.
War (2014-2022) d’Oleksandr Glyadyelov, édité par 89 books, 40 pages + 44 pages, 25€.