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Photo London en cinq actes

Huit mois après la précédente édition qui avait été décalée à l’automne à cause du Covid, Photo London revient à la Somerset House du 12 au 15 mai. Réunissant 106 exposants de 18 pays, la foire retrouve sa vitesse de croisière d’avant pandémie. Cela ne l’empêche pas de proposer, cette année encore, et pour la troisième fois, une version en ligne prolongeant la foire physique, jusqu’au 29 mai. Fidèle à elle-même, Photo London couvre toute l’histoire du médium, des années 1850 à aujourd’hui, et joue la carte de l’éclectisme, du reportage à la mode en passant par le conceptuel. Cinq façons de la visiter.

Blade of Light for Alexander McQueen, 2004 © Nick Knight
Blade of Light for Alexander McQueen, 2004 © Nick Knight

La mode

Plus que dans n’importe quelle autre foire photo ailleurs dans le monde, Photo London réserve une place de choix à la mode, que ce soit via les galeries exposantes ou les expositions programmées par Fariba Farshad et Michael Benson, les deux fondateurs et organisateurs. Ils ne dérogent pas à cette règle cette année en présentant deux monstres sacrés du genre, Frank Horvat et Nick Knight. 

Deux époques – il sont nés à 30 ans d’écart – deux styles.  Chacun d’entre eux a marqué de son empreinte ce territoire du médium, et bien au-delà, l’histoire de la photographie. Ainsi la présentation dédiée à Frank Horvat, né 1928 et disparu en 2020, est un hommage à son noir et blanc des années 1950 et 1960. La présentation rassemble quelques icônes de son travail sur la mode, réalisées dans les rues de New York, Londres ou Paris – comme Monique Dutto à la sortie métro en 1959 pour Jardin des Modes – mais aussi des images de Paris de nuit, dont un reportage sur les coulisses du Sphinx, un cabaret de strip-tease de Pigalle. 

De son côté, « Future », le titre de l’exposition consacrée à Nick Knight, annonce la couleur. Il en dit long sur ce photographe anglais, électron libre, qui s’illustre dans bien des domaines : mode, portrait, nature morte et paysage. A l’image de son esthétique inclassable et haute en couleur, ce parcours dans son œuvre des années 1980 à aujourd’hui marie tirages photographiques, vidéos, installations et même sculptures. L’occasion de revoir quelques icônes, comme ses séries des années 1990 et 2000 conçues pour Alexander McQueen et John Galliano. Et de découvrir des nouvelles pièces réalisées spécialement pour la foire.

Ulysses & Martine, 1988 © Henri Cartier-Bresson / Peter Fetterman gallery
Ulysses & Martine, 1988 © Henri Cartier-Bresson / Peter Fetterman gallery
Monique Dutto, 1959, Paris, France © Frank Horvat
Monique Dutto, 1959, Paris, France © Frank Horvat

De son côté, « Future », le titre de l’exposition consacrée à Nick Knight, annonce la couleur. Il en dit long sur ce photographe anglais, électron libre, qui s’illustre dans bien des domaines : mode, portrait, nature morte et paysage. A l’image de son esthétique inclassable et haute en couleur, ce parcours dans son œuvre des années 1980 à aujourd’hui marie tirages photographiques, vidéos, installations et même sculptures. L’occasion de revoir quelques icônes, comme ses séries des années 1990 et 2000 conçues pour Alexander McQueen et John Galliano. Et de découvrir des nouvelles pièces réalisées spécialement pour la foire.

Des artistes émergents

D’année en année, Photo London porte une attention grandissante aux émergents à travers son secteur Découverte consacré aux galeries de moins de cinq ans d’existence présentant la génération montante. Un cap est franchi pour cette édition dont le commissariat a été confié à Tim Clark, rédacteur en chef du magazine en ligne 1000 Words. Sous le titre « Photography Breaking Boundaries », une section spéciale de ce secteur ambitionne de montrer le futur du médium avec des installations interactives, sculptures et autres NFT. Exemples : les « Metagraphs » de Carlos Aguirre, au croisement de la photographie, du design et de la sculpture à la galerie mexicaine Almanaque et les paysages, entre réel et virtuel, de Rodrigo Valenzuela à la galerie Euqinom (San Francisco).

Metagrafía © Carlos Aguirre / Galerie Almanaque
Metagrafía © Carlos Aguirre / Galerie Almanaque

Des classiques

Retour sur les riches heures de la photographie avec la galerie Peter Fetterman (Santa Monica) qui réunit 120 classiques dans un ouvrage intitulé The Power of Photography (ACC Art Books). Cet ensemble est le fruit d’une réflexion menée pendant le confinement où Peter Fetterman a publié une image par jour sur son site accompagnée d’un commentaire personnel ou d’une citation. Comme celle de Lillian Bassman : « Quand je photographie, je projette ce que je ne suis pas. Ce que j’aimerais être ». Les 120 icônes ou images moins connues offrent une belle leçon de photographie par les plus grands : Eve Arnold, David Bailey, Henri Cartier-Bresson, Elliott Erwitt, Sarah Moon, Marc Riboud, Sebastião Salgado, Sabine Weiss…

Foggy Night, San Francisco, CA, 1953 © Fred Lyon / Peter Fetterman Gallery
Foggy Night, San Francisco, CA, 1953 © Fred Lyon / Peter Fetterman Gallery

L’Ukraine

Directement en phase avec l’actualité, certains exposants soutiennent l’Ukraine en présentant des photographes historiques, issus de l’école de Kharkiv, comme la galerie Alexandra de Viveiros (Paris) qui rassemble des travaux des années 1970 à 2010. Notamment de surprenants noir et blanc de Roman Pyatkovka et de très beaux tirages peints à la main de Viktor & Sergiy Kochetov. Cette galerie parisienne et Ilex, située à Varsovie, initient à l’occasion de la foire une collecte de fonds pour les artistes et leurs familles. De leur côté les galeries Sprüth Magers (Londres) et David Zwirner (New York, Paris, London, Hong Kong) présentent de grandes figures, comme Philip-Lorca diCorcia avec une série réalisée à Odessa à la fin des années 1990. L’argent récolté sera versé à des organismes œuvrant pour l’Ukraine.

Muhammad Ali vs Sonny Liston, 1965 © Neil Leifer / Peter Fetterman Gallery
Muhammad Ali vs Sonny Liston, 1965 © Neil Leifer / Peter Fetterman Gallery

Des solo shows

Comme toute bonne foire qui se respecte, Photo London est aussi l’occasion de découvrir des parcours plus en profondeur grâce aux solo shows. Des photographes les plus confirmés, comme Edward Burtynsky à la galerie Flowers (Londres), aux émergeants, avec Alia Ali désignée par le public pour un prix lors de l’édition 2021. Mentionnons aussi la galerie Goodman (London, Cape Town, Johannesburg) qui présente une traversée dans l’œuvre de Mikhael Subtozky incluant sa collaboration avec Patrick Waterhouse pour la série Ponte City. 

Devon Aoki for Alexander McQueen, 1997 © Nick Knight
Devon Aoki for Alexander McQueen, 1997 © Nick Knight

Photo London, Somerset House, London. Du 12 au 15 mai 2022.
Photo London Digital, Du 11 au 19 mai 2022.

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