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L’Écosse, terre de photographes

Avec ses couleurs variées, ses paysages brumeux et son climat changeant, le pays est un terrain propice pour la photographie. Il offre des lumières rares et des heures précieuses selon les témoignages de plusieurs photographes.

© Richard Gaston / Avec l’aimable autorisation de l’artiste

Tous le disent : l’Écosse est un bon spot. Un univers favorable à la prise de vue dans lequel se déploient des décors mystérieux, intrigants et sauvages. Les ruines d’un château abandonné au beau milieu d’un champ couleur fauve. De basses montagnes caressées par un vague manteau de neige. Des lochs marécageux où stagne une eau saumâtre. Des landes désolées sur lesquels se dressent des herbes hautes. 

« Il y a seulement le bruit du vent, l’humidité et cette brume si particulière… », raconte Sarah Arnould qui s’est rendue là-bas pour la première fois en 2017. Elle est tombée sous le charme et y est retournée en janvier dernier. « J’y suis allée à une période où il n’y a personne, justement pour ce côté isolé, du bout du monde ». 

Pour la photographe qu’elle est, le pays est un décor parfait. Surtout, il offre d’innombrables variétés. « On peut passer du soleil à la pluie, à la tempête, il y a énormément d’arcs-en-ciel. Il y a un côté dramatique que j’aime beaucoup. », explique-t-elle. Le photographe Richard Gaston, qui s’est découvert une passion pour les paysages du pays, abonde : « L’Écosse offre diverses formes d’atmosphère ; un temps morne et maussade, mais aussi, plus rarement, une lumière magique qui danse à travers les nuages. » 


© Sarah Arnould / Avec l’aimable autorisation de l’artiste

Vagabonder 

C’est aussi ce qui a plu au photographe Nicolas Marbeau. Âgé de tout juste 18 ans quand il y est allé, il a parcouru le pays pratiquement exclusivement à pied. Près de 800 kilomètres ! « C’est ce qu’il y a de si bien avec l’Écosse », relate-t-il, « sa facilité d’accès. Là-bas, les montagnes ne font pas plus de 1500 mètres et les chemins dans la lande sont souvent très dégagés. Facile de marcher et pas besoin de s’organiser beaucoup comme dans d’autres pays. » Résultat ? « La tête vide, la possibilité de rêver, de songer, de vagabonder ». 

« Il y a vraiment un côté mystique », détaille pour sa part Sarah Arnould. « Sur l’île Lismore, il y avait un vieux château en ruines. Les gens disaient qu’il était hanté. Il y a plein de légendes. Tous les lochs sont mystérieux avec leurs eaux sombres. On s’attend à ce qu’il y ait quelque chose dedans ! Et puis, les paysages ont été des champs de bataille. On pense forcément aux guerres pour l’Indépendance du pays et aux luttes de clans. Quand on est sensible à l’histoire, on sent cette énergie ». 

La photographe se souvient aussi d’une belle rencontre improvisée avec des vaches au pelage épais. « Elles étaient là, sur la route, au milieu de nulle part », raconte-t-elle, « et j’étais si contente de faire le portrait de l’une d’elles. Depuis, je ne mange plus de viande de bœuf. » Nicolas Marbeau, lui, a rencontré un couple d’Écossais qui n’a pas hésité à lui donner un billet alors qu’il manquait d’argent. Des rencontres fortes, peut-être davantage possibles dans un pays à taille humaine. 


© Sarah Arnould / Avec l’aimable autorisation de l’artiste

Brumes enchanteresses 

« C’est l’un des seuls pays d’Europe où on a le droit de camper partout », affirme Nicolas Marbeau, « il y a un vrai accès à la nature. » Cette accessibilité joue pleinement dans le plaisir de photographier. Richard Gaston confirme : « Les beaux endroits solitaires peuvent être atteints en quelques heures depuis les principales villes. » Et d’ajouter : « Le paysage est varié, chaque région offre un changement de topographie ; le nord-ouest avec des montagnes aux formes arrondies et l’est, qui abrite des collines ondulantes et de vastes plateaux. Les nuages sont souvent bas, ce qui donne une atmosphère mouvante. » 

Une atmosphère qui a tant conquis ces trois photographes qu’ils conseillent d’y aller à n’importe quelle période de l’année. « L’hiver c’est super ! », s’enthousiasme même Sarah Arnould qui avoue être allée passer le réveillon du Nouvel An dans le pays. « Nous avons loué un petit cottage typique, il n’y avait personne, c’était parfait ». Pour ceux qui cherchent la solitude, les grandes plaines désertées où souffle un vent fort, l’endroit est idéal à ce moment là. Selon la photographe, l’été offre moins cette atmosphère, les touristes étant plus nombreux et le climat moins propice aux brumes enchanteresses. 

Si l’envie de saisir la beauté du paysage est la première motivation des photographes qui se rendent en Écosse – ce qui a même été à l’origine de la vocation de Richard Gaston – elle ne doit pas s’arrêter là conseille cependant Nicolas Marbeau. Selon lui, il y a aussi des conditions idéales pour réaliser des portraits. « La lumière diffuse et blanchâtre, grâce notamment aux nombreux nuages, joue un rôle parfait pour le portrait », dit-il. De quoi finir de convaincre les photographes de faire leur valise avec une direction en tête : l’Écosse. 


© Sarah Arnould / Avec l’aimable autorisation de l’artiste

© Nicolas Marbeau / Avec l’aimable autorisation de l’artiste

© Richard Gaston / Avec l’aimable autorisation de l’artiste

© Nicolas Marbeau / Avec l’aimable autorisation de l’artiste

© Richard Gaston / Avec l’aimable autorisation de l’artiste

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